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La quête de liberté

  • Photo du rédacteur: Cathy BOU
    Cathy BOU
  • 6 janv. 2024
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 29 oct. 2024



Les travaux battent leur plein, martelant ses tempes endolories. Déjà quatre heures qu’elle est debout, son footing n’a pas allégé sa nervosité.

Les douze dernières nuits sans sommeil, vrillent son cerveau.

Les échafaudages à la fenêtre la font haleter. L’oppression monte quand les six heures d’attente tournent en boucle. La sentence tombe: 

  • si tu veux sortir, prends ça

Non, elle sait qu’il ne faut pas prendre cette camisole chimique. La dame aux yeux pailletés de bleu le lui a bien soufflé, pendant sa chute folle. Rêve, cauchemar, réalité, c’est très confus même encore aujourd’hui.

Là, tout de suite, elle dit non, résiste pour sauvegarder le peu de liberté qui lui reste. 

Six heures d’un long combat, lutte verbale, fuite angoissante. Elle se réfugie quelques secondes dans les toilettes de la chambre d'hôpital. Malade, elle se vide, anxieuse elle sait que si elle prend ce médicament elle perd ce qu’elle a de plus précieux.


Elle souffre devant ce dilemme: sa liberté mentale ou sa liberté physique.

Prise dans l’étau, elle cède, rien ne sera plus comme avant.


Elle s’allonge, s’endort, les rideaux ouverts sur les travaux, la main dans celle de cette inconnue qui écrivait en chinois quelques heures plus tôt.


Les tempes légères, elle se réveille dans un lit trop étroit, la chambre grise n’a pas de fenêtre, la lumière blafarde au plafond, l’inquiète, sa main est libre.

Elle se lève, avance dans cet asile de paix sereine, elle découvre la grande salle.

Au centre, une cahute avec l’ombre d’un homme distribuant les pilules à qui veut.

Autour, des gens aux comportements inhabituels.

Elle se souvient de cette scène dans le film “Vol au dessus d’un nid de coucou”

Elle comprend: l’asile de paix est en fait un asile de fous, l'hôpital ou les urgences psychiatriques.

Elle est seule, enfermée à Chypre. Ils sont partis, la laissant loin de chez elle, égarée. Ils l’ont invalidée, elle n’est plus gênante.


Un peu agités, ils prennent l’avion pour Paris. Quelle journée hier ! Dans le hall de l'hôtel, elle a disjoncté, elle leur a fait peur. Ils ont dû l’interner de force. Ils doivent rentrer en France, c’est la fin du séminaire, ils sont 150. Elle est bien prise en charge, tout va bien.

Chacun prend sa place, l’avion va décoller. A son arrivée, le silence tombe.

La mine contractée, elle va prendre le même vol qu’eux.

Le malaise revient, son voisin diligent s’empresse de l’aider, mais elle reste étrange :

  • As- tu pris tes médicaments ?

  • Oui, ils sont là

Le flacon précieusement à la main, la porte de sa liberté. 

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Cathy Bou

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